Depuis quelques années, le mot NFT (jeton non fongible) circule beaucoup dans le monde de l’art numérique. Après un engouement médiatique spectaculaire en 2021, le marché a ralenti et beaucoup ont conclu un peu vite que le phénomène était terminé. Pourtant, pour les photographes, les NFT représentent une piste sérieuse pour l’avenir. Pas nécessairement pour vendre tout de suite, mais pour préparer le terrain et comprendre comment ces technologies pourraient transformer notre rapport aux images.
1. Une nouvelle manière de prouver l’authenticité
Les NFT reposent sur la blockchain, un registre public et infalsifiable. Lorsqu’une photo est « mintée » en NFT, elle est associée à une adresse unique qui prouve qui en est l’auteur et à quel moment elle a été créée. Cela peut devenir un outil puissant pour lutter contre le vol d’images et renforcer la confiance des acheteurs, collectionneurs, musées ou agences. Couplé aux Content Credentials, ce type de certification pourrait devenir un standard incontournable dans la photographie professionnelle.
2. Une façon de créer la rareté dans le numérique
Dans un monde où les images circulent sans limite et où les copies sont faciles à faire, les NFT offrent une solution : créer la rareté numérique. Un photographe pourrait décider que seulement 10 exemplaires d’une photo existeront en NFT. Cette notion de rareté, garantie par la blockchain, donne une valeur nouvelle à l’image numérique et ouvre des perspectives pour les collectionneurs.
3. Un lien direct entre le photographe et son public
Aujourd’hui, les plateformes intermédiaires (banques d’images, galeries, éditeurs) captent une grande partie de la valeur et de la relation client. Avec les NFT, un photographe peut vendre directement à son public, conserver la traçabilité des ventes et même bénéficier de royalties automatiques à chaque revente. Imaginez une photo achetée aujourd’hui par un collectionneur, puis revendue dans 5 ans à un prix plus élevé : le photographe pourrait recevoir automatiquement un pourcentage de cette transaction.
4. Un terrain d’expérimentation pour l’avenir
Soyons lucides : le marché des NFT est encore fragile et ne génère pas de revenus conséquents pour la majorité des photographes. Mais ce n’est pas une raison pour l’ignorer. Comme souvent avec les nouvelles technologies, ceux qui prennent le temps de tester, comprendre et expérimenter aujourd’hui seront mieux préparés lorsque la technologie trouvera sa place dans les usages courants. Les musées, les institutions et les grandes agences s’y intéressent déjà : tôt ou tard, cela deviendra un élément important de l’écosystème.
5. Pourquoi s’y intéresser dès maintenant ?
- Parce que les outils évoluent rapidement (Lightroom, Photoshop, et d’autres logiciels intègrent déjà les Content Credentials et le lien avec le Web3).
- Parce que les photographes qui auront pris de l’avance sur la compréhension des NFT seront prêts quand la demande se structurera.
- Parce que c’est une opportunité de repenser la valeur de la photographie à l’ère du numérique.
Les NFT ne sont pas une mode passagère, mais une brique technologique qui pourrait transformer la manière dont on prouve, vend et collectionne la photographie. Le marché actuel n’est pas encore mûr, mais c’est justement maintenant qu’il faut observer, apprendre et expérimenter. Ainsi, le jour où les NFT trouveront pleinement leur place, les photographes avertis seront déjà prêts.