Sauvegarde : le mythe du disque externe (et pourquoi il faut la règle 3-2-1)

On l’entend partout : « J’ai un disque dur externe, mes photos sont en sécurité. »
Malheureusement… non. Un disque externe, aussi solide ou coûteux soit-il, ce n’est pas une sauvegarde. C’est simplement une copie. Et une copie, ça disparaît aussi vite qu’un original : panne, chute, vol, corruption, erreur humaine… un simple malheur et tout peut disparaître.

En tant que photographes, artistes visuels ou créateurs de contenu, on repousse souvent les tâches “plates” de gestion technique. Pourtant, c’est précisément cette partie — invisible, silencieuse — qui protège des années de travail, de souvenirs et parfois… une carrière.

Pour être réellement protégé, il existe une méthode simple, éprouvée, utilisée depuis des années par les pros de l’archivistique, les entreprises technos et les gestionnaires de données sensibles : la règle 3-2-1.

La règle 3-2-1 : votre assurance-vie numérique

1 – Trois copies de vos fichiers

L’original + deux copies.
Pourquoi trois? Parce qu’un seul support peut tomber en panne sans avertissement, et qu’une deuxième copie peut être affectée par le même problème. Trois copies = la résilience.

2 – Deux types de stockage différents

Exemple :

  • un disque interne (l’ordi),
  • un disque externe,
  • un NAS,
  • un service Cloud,
  • un second disque dans une autre boîte.

L’idée est simple : ne jamais mettre toutes vos données dans le même panier technologique. Une panne de disque? L’autre technologie tient la route.

3 – Une copie hors-site

C’est celle qui sauve les carrières.
Feu, vol, dégât d’eau, perte, corruption généralisée… si toutes vos copies sont dans la même pièce, c’est comme n’en avoir qu’une seule.

La copie hors-site peut être :

  • un disque laissé chez un proche,
  • un coffre dans un autre bâtiment,
  • un service en ligne fiable (Backblaze, iCloud, Dropbox, etc.).

Ce qui compte : qu’elle ne soit pas physiquement avec les autres.


Pourquoi c’est vital pour les photographes

Parce qu’on accumule des milliers — parfois des centaines de milliers — de fichiers uniques.
Chaque photo est un moment qui ne reviendra plus.
Chaque projet client est une responsabilité professionnelle.
Chaque collection personnelle est un patrimoine culturel et familial.

Une mauvaise stratégie de sauvegarde, ce n’est pas juste une perte de temps :
– c’est des contrats annulés,
– des clients perdus,
– des souvenirs effacés,
– des décennies de travail réduites à néant.

À l’inverse, une bonne structure 3-2-1 :
– protège votre patrimoine,
– évite le stress,
– assure la continuité de votre travail,
– renforce votre crédibilité professionnelle.


Conclusion : la sauvegarde n’est pas un gadget, c’est une discipline

On investit dans des boîtiers, des objectifs, des formations, des logiciels…
Mais rien n’a plus de valeur que vos fichiers.

La règle 3-2-1 n’est pas théorique : elle fonctionne, elle est simple, et elle a sauvé plus de photographes qu’on ne pourra jamais compter.

Si tu tiens à ton art, à ta mémoire et à ta réputation professionnelle…
mets en place une vraie sauvegarde, pas juste un disque externe.